La Provence - "SUNNY", ode lumineuse d'Emanuel Gat et Awir Leon
Ne à Tel-Aviv de parents marocains, Emanuel Gat a d'abord étudié la musique avant de se lancer dans la danse et de débuter sa carrière de chorégraphe, il y a une vingtaine d'années. Awir Leon, c'est le parcours inverse : la danse avant de débuter la musique electro.
La musique ne pouvait donc qu'être au centre d'une création commune. En l'occurrence, le tube SUNNY, ode au soleil que Bobby Hebb avait écrit en 1963 pour surmonter la mort de son frère, poignardé à Nashville, le lendemain de l'assassinat de John F. Kennedy. Ce, sans savoir que des couplets comme "SUNNY, hier ma vie était pluvieuse / SUNNY, tu m'as souri et a vraiment calmé la douleur" seraient chantés par une légion de stars dont Marvin Gaye, Jose Féhciano, James Brown, Frank Sinatra, Ella Fitzgerald, Stevie Wonder ou encore tout récemment par le duo canadien Harry Manx-Kevm Breil.
Ici, cela commence donc dans l'ombre avec l'arrivée d'un danseur au costume évoquant la vie florale et animale, à qui de lentes notes d'orgue annoncent l'espoir du soleil. Puis on découvre live que non content de créer au clavier et aux machines, Awir Leon peut générer de l'émotion avec une voix dont le timbre rappelle un peu le vibrato soûl d'Aaron Neville. La chanson SUNNY lancera toutes ses déclinaisons vocales et rythmiques du thème solaire, au fil des montées de tempos comme de silences. Dans ces lumières sonores, baigneront 10 danseurs qui ont choisi le texte de cette chanson, selon la méthode participative de Gat, basée sur l'improvisation, l'écoute de l'autre et les contraintes que lui peut ajouter. Duos, seules, groupes ou lignes sont déployés dans ce riche spectacle qui a fait l'ouverture du dernier festival Montpellier Danse et un tabac par la même occasion.
La Provence, 07 mars 2017