Scene Web - Le LOVETRAIN2020 d’Emanuel Gat enfin à quai !
Emanuel Gat éclaire la musique pop du groupe mythique des années 80, Tears for Fears, d’un univers baroque tout en contraste. Sa nouvelle création tant attendue LOVETRAIN2020 a fait chavirer le public de Montpellier Danse, qui a su patienter tout l’été…
Les discothèques sont fermées, on n’a plus le droit de danser, ni d’aller aux concerts debout, et pourtant à l’Opéra Comédie de Montpellier, le public s’est cru revenir dans le monde d’avant….grâce au chorégraphe Emanuel Gat et son LOVETRAIN2020. Il devait faire l’ouverture de la 40e édition de Montpellier Danse en juin. Emanuel Gat avait prévu sa création pour 14 danseurs, il a été contraint de revoir sa copie pour la création à Montpellier, car deux danseurs de la compagnie n’ont pas pu quitter Israël. Elle n’a que plus d’éclat en cet automne, où les salles de spectacles résistent, ouvrent, même à jauge réduite. C’est un vrai rayon de soleil pour le public qui lui a réservé un triomphe. Ce spectacle vitaminé et magnétique fait oublier la pandémie.
Le spectacle s’ouvre par la chanson Ideas As Opiates, comme une lente montée en puissance, véritable ode à la liberté des années 80, “Say what you want” chante Roland Orzabal, l’un des deux membres du groupe Tears for Fears avec Curt Smith. Les danseurs se préparent en fond de scène, on les observe à travers quatre ouvertures qui laisse filtrer la lumière finement découpée tout au long du spectacle par Emanuel Gat. Les tubes de Tears for Fears s’enchaînent. Everybody wants to rule the world, Shout, Change… Mais la musique n’écrase par la chorégraphie, elle s’arrête par moment pour laisser les 12 danseurs investir le plateau dans de magnifiques tableaux théâtralisés tout en clair-obscur.
LOVETRAIN2020 est un subtil mélange. Une pointe de baroque pour les costumes conçus par Thomas Bradley, danseur de la compagnie. Des influences issues des civilisations égyptiennes et indiennes pour la danse, qui par moment se fait incantatoire et animale. Emanuel Gat joue sur les contrastes, il prend le contre-pied de la pop cuivrée du duo originaire de Bath et réussit un sacré métissage chorégraphique qui explose littéralement sur le final avec le magnétique Sowing The Seeds Of Love.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr