Depuis ses débuts de chorégraphe, Emanuel Gat est plutôt avare de duos, mais, quand il en crée un, c’est littéralement époustouflant, comme ces Variations d’Hiver données en 2009 à Montpellier Danse avec Roy Assaf. C’est l’occasion pour lui de se concentrer sur une forme qui induit un retour à l’essentiel. La limitation des possibilités de composition du fait du nombre restreint de danseurs implique un retour aux bases. L’attention portée au mouvement et la création d’un contexte fort deviennent des enjeux d’autant plus cruciaux.
Pour cette édition, pendant cinq jours, un duo aura lieu dans différents espaces de la ville. Pouvant bien sûr être vus de manière indépendante, les cinq duos composent une sorte de chorégraphie éclatée, peut-être non sans rapport avec la création TENWORKS (for Jean-Paul) qui sera donnée le sixième jour. Chacun de ces duos est créé en adéquation avec l’espace environnant.
Certains lieux sont exceptionnels, comme cet Héliport juché sur le toit du Corum offrant au spectateur un regard à 360° sur la ville alentour ou les Jardins du Peyrou. Pour Emanuel, c’est une façon d’entrer en contact avec l’imprévu, dans un environnement très dynamique qui oblige à réagir. Les duos rencontreront les spectateurs qui se sont déplacés pour l’occasion, mais aussi les passants curieux. « Un aspect de la création que j’aime beaucoup » avoue-t-il, ajoutant « qu’une création scénique manque toujours un peu d’inattendu ». Une occasion pour les Montpelliérains de voir leur ville d’un œil neuf.
Agnès Izrine, 25 mai 2017