C’est un groupe de femmes, austères et attentives les unes aux autres comme le suggère le titre Hark !, qui signifie « attention extrême » en anglais élisabéthain. Pour cette première création pour le Ballet de l’Opéra national de Paris, le chorégraphe israélien Emmanuel Gat a fait confiance au corps de ballet en choisissant une choryphée (Amélie Lamoureux) et un sujet (Stéphanie Romberg) pour les rôles principaux. Retrouvant le hiératisme des Willis ou des Cygnes des deuxièmes actes des ballets blancs, ces amazones guerrières sont des biches aux aguets qui semblent à la fois lutter pour le pouvoir et pour leur survie.
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Sur le fond métallique d’un faux rideau de fer, elles composent un bouquet de fleurs qui auraient pu être encore plus vénéneuses. Leur vocabulaire gestuel est restreint, répétant les mêmes gestes de mains glissées derrière la tête, de ports de bras ou de hanches détournées. Avec la rigueur de religieuses, justaucorps noir et queue de cheval tirée, elles sont les gardiennes d’un ordre strict et sévère. Cette rigueur est renforcée par l’usage des pointes sur lesquelles elles font des stations prolongées. Seules les deux danseuses principales, Stéphanie Romberg et Amélie Lamoureux, prêtresses ou sacrifiées, se singularisent par leurs pieds nus et tirent par là même leur épingle de ce jeu cruel.
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Hark ! (création mondiale)
Ballet / création de l'Opéra de Paris
Chorégraphie, costumes et lumières : Emanuel Gat
Musique de John Dowland
Création le 29 avril 2009 à l'Opéra national de Paris
Ballet de l’Opéra national de Paris : Gat/Duato/Preljocaj
Opéra Garnier, Paris