MONTPELLIER DANSE. Il est des artistes que Montpellier Danse apprécie particulièrement, jusqu'à pousser la collaboration au coeur de processus narratifs proches de l'exploration. C'est le cas d'Emanuel Gat, invité à plusieurs éditions du festival. Avec Ten Works, dédié à Jean-Paul Montanari, présenté au théâtre de l'Agora, le chorégraphe israélien emmène dix danseurs de sa compagnie et dix danseurs du ballet de l'Opéra de Lyon, sur une scène prompte à l'émulation, le temps de dix saynètes. Davantage que le temps fugace, davantage que l'horloge digitale posée au soi qui égrène secondes et minutes, les duos formés par les corps jeunes oscillent entre grâce et gravité, en un temps réduit. C'est précisément ce format, renforçant la caractéristique éphémère de la danse, qui porte les deux heures de spectacle et confère une aura mélancolique à l'ensemble. L'apport du piano, des cuivres, parachève cette atmosphère, où deux corps de ballet se rencontrent et accordent leurs mouvements. La temporalité et les déplacements qui en découlent dessinent un chemin ravissant, que l'on suit avec autant de curiosité que d'enthousiasme, malgré un vent glacial.
Géraldine Pigault
6 juillet 2017