Les Dernières Nouvelles d'Alsace - Sous le soleil d'Emanuel Gat

C. S. C.
Samedi 9 décembre 2017

Le choregraphe israelien Emanuel Gat etait de retour à La Filature de Mulhouse, avec « Sunny », cree en 2016 au festival Montpellier Dan­se. Avec «Awir Leon», il si­gne une oeuvre déroutante dont le tempo et l'intensité vont crescendo.

EMANUEL GAT A CREE SA COM­PAGNIE, Emanuel Gat Danse, à Tel Aviv en 2004, avant de s'installer en France, à Istres, en 2007. Parmi de nombreu­ses pieces pour des compa­gnies européennes, il a chore­graphié « Observation action » en 2010 pour le Ballet de l'Opera national du Rhin. Avec « Sunny » il proposait à La Fi­lature une "exploration choreégraphique" inspirée de la chanson éponyme écrite en 1963 par Bobby Hebb, entrée dans la mémoire populaire avec la reprise de Boney M en 1977.
Avec dix danseurs et aux platlines Awir Leon, lui-meme an­cien danseur reconverti dans la musique électro, Gat laisse entrer le soleil, proposant une sorte de libre exercice de libé­ration et de quête corporelles. Avec une forte implication des danseurs, dont le corps, des orteils aux cheveux, est ici "exploité" et mis en valeur. Apparaissant d'abord en sous­-vetements, les dix danseurs entament un lent chassé-croi­sé : une mouvance des corps plutôt qu'une danse, un alpha­bet précisement déssiné, avec un étrange côté "piscine sans eau".
Puis obéissant aux sons et chansons d'Awir Leon, la trou­pe s'électrise. Peu de mouve­ments collectifs -et magnifi­ques-, mais la petite musique individuelle de chaque dan­seur, scandée par la succes­sion brutale des ambiances lu­mineuses : eclairages bruts puis pénombre.
Gat laisse libre cours à une écriture déroutante, magistra­lernent incarnée par ses dan­seurs, trouvant ainsi l'adhésion du public.