Revoir la version salsa du Sacre du printemps, d’Igor Stravinsky, imaginée en 2004 par le chorégraphe israélien Emanuel Gat, est un régal que l'on savoure à l'avance. Sur un tapis rouge, deux hommes et trois femmes tourbillonnent sur les élans percussifs de la musique. La chasse est ouverte, le plaisir déborde, les corps se choisissent. Cette reprise est à l'affiche avec Gold (2015), refonte de la pièce The Goldlanbergs (2013), pour cinq interprètes. Entre ces deux œuvres, on note l'avancée esthétique du chorégraphe, de plus en plus savant dans ses compositions d'ensemble, aussi sophistiquées que sensuelles. Une écriture polyphonique soufflée ici par les Variations Goldberg de Bach, jouées par Gould, ainsi que par The Quiet in the Land, documentaire radiophonique créé également par le musicien en 1977. On y retourne immédiatement.
Rosita Boisseau